La religion - Nos religieux
Les hommes ou femmes d'Eglise de nos villages "Ici repose François Gontard, curé d'Eymeu, Source: Jean Michel Effantin ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Curé de la paroisse de 1864 à 1884 ---------------------------------- LA CROIX DIMANCHE 25, LUNDI 26 SEPTEMBRE 1910 Un Précurseur Voici un livre écrit il y a vingt ans, par une main que la mort a déjà glacée, et qui est un commentaire anticipé prophétique, dirions-nous, tant il est précis du récent Décret de Pie X sur l'âge de la Première Communion. L'ouvrage de l'abbé Sibeud, du diocèse de Valence, intitulé la Loi d'âge pour la Première Communion, vient d'être recueilli par de pieux amis et réédité avec ce sous-titre : Commentaire historique, théologique et pastoral du Décret « Quam singulari » . L'abbé Sibeud est résolument opposé à la coutume de la Première Communion à 12 ans, et cela sur bonnes preuves qu'il expose clairement. L'origine, du reste, de cette coutume, lui est tout de suite suspecte elle vient en droite ligne du jansénisme. Or, on sait l'influence déplorable et latente exercée par cette erreur sur la vie chrétienne. Elle n'allait à rien moins qu'à faire d'une religion d'amour un culte de terreur. Sous ce fallacieux prétexte que les sacrements « sont la récompense d'une vertu longuement éprouvée et solidement affirmée », le jansénisme prétendait que « la communion est pour les aigles, non pour les âmes qui rampent sur la terre ». Le malheur voulut que ce préjugé prît corps et aboutît insensiblement à la « tradition » dont Pie X vient d'affranchir les petits enfants. D'ailleurs, Pie X n'a rien innové il n'a fait que requérir l'application des canons portés par le Concile de Trente et exiger qu'on s'en tînt aux règles du Catéchisme Romain, canons et règles déjà contenus dans les Décrets du quatrième Concile de Latran. Il serait trop long de citer ici les textes euxmêmes. Constatons avec l'abbé Sibeud qu'ils se réduisent à ceci « Que tout fidèle parvenu à l'âge auquel on distingue le bien du mal se confesse au moins une fois l'an, en communiant au moins à Pâques. » De là se dégage un principe, dont le Concile et le Catéchisme de Trente urgeront l'application « Tous ceux qui ont l'âge de raison sont tenus à la communion pascale. » Il est vrai que l'on peut se retrancher derrière les mots annos discretionis et épiloguer là-dessus. Mais, si l'on est sincère, il faut reconnaître que l'expression latine est exactement traduite par « âge de raison », c'est-à-dire « âge auquel l'enfant distingue le bien du mal », « âge auquel on jouit de la raison ». L'étude philologique des deux mots donne ce sens, et l'auteur du commentaire anticipé le montre abondamment. Il y a, d'ailleurs, d'autres motifs de traduire ainsi. Le Concile de Trente unifie l'annos discretionis avec l'usum rationis. Au chapitre quatrième de la vingt et unième session, le Concile, parlant des fidèles exceptés du précepte pascal, S'exprime ainsi: ... Parvulos usu rationis carentes, nulla obligari necessitate ad sacramentam Eucharistiae ... Et le quatrième canon, qui n'a d'autre but que la sanction du quatrième chapitre, parle seulement de l'annos discretionis. Les deux expressions s'éclairent donc bien l'une par l'autre. Le Catéchisme, expliquant la même doctrine, emploie toujours les termes usum rationis, qui répondent à l'annos discretionis. Il est inutile de pousser plus avant cette étude de textes. Toutefois, constatons que le Concile de Trente, n'obligeant pas au précepte pascal ceux qui n'ont pas l'usage de raison, y oblige tous les autres. Or, il n'est personne pour nier que l'enfant ait cet usage vers les 7 ans. Et alors la conclusion découle des prémisses. « La loi d'âge fixe » à souche janséniste « ne serait donc pas née si la France chrétienne avait toujours été fidèle au devoir car , c'en est un imposé par saint Pie V de prêcher le Catéchisme du Concile de Trente », dans lequel il est dit « Le Concile de Latran a commandé que tous les fidèles reçussent le Corps sacré du Seigneur, au moins une fois l'an, à Pâques », exceptant toutefois « ceux qui, à cause de la faiblesse de leur âge, n'ont pas encore l'usage de la raison ... » Ce qui est encore plus fort et devrait donner à penser, c'est l'anathème fulminé par le Concile de Trente contre ceux qui nieraient une telle obligation. (XIII' ses., 9* c.) En quoi l'Eglise ne fait qu'appliquer les paroles de l'Evangile «Si vous ne mangez la chair du Fils de Dieu ... vous n'aurez pas la vie en vous.» Les théologiens catholiques sont du même avis. S'il s'en trouve un ou deux pour faire quelques concessions au préjugé courant, cela n'infirme en rien cet unanime consensus theologorum. Saint Antonin semble avoir prévu « les règles d'âge fixe », « queue de la bête janséniste », quand il déclare que l'on pèche grièvement en éloignant de la Table Sainte les enfants ayant l'usage de la raison, « sous prétexte qu'ils sont petits » ou que « ce n'est pas l'usage du pays ». Vesquez, Lugo, Tolet, Sanchez sont d'accord « Il ne paraît pas possible de fixer un jour, un mois, une année pour tous. » Saint Thomas avait déjà affirmé que « dès que les enfants commencent à jouir un peu de la raison, assez pour qu'ils puissent concevoir la dévotion de ce sacrement, alors on peut le leur donner ». La liste s'allonge, et les citations accumulées montrent combien est solide la thèse de l'abbé Sibeud, définitivement consacrée par Pie X. D'autre part, les objections pleuvent dru comme grêle mais l'auteur ne se laisse pas intimider pour autant « Comment, lui dit-on, rendre les enfants aussitôt prêts à bien communier qu'ils sont effectivement raisonnables ? » Il n'a pas de peine à répondre que ce sera en commençant « dès l'âge le plus tendre l'éducation chrétienne des enfants ». Ce rôle incombe au prêtre sans doute, mais aussi et tout d'abord à la famille. Il faut donc que la mère se penche sur cette petite tête et lui inspire des idées pieuses, qu'elle prenne ce coeur si malléable et lui insuffle graduellement l'amour du divin sacrement qu'au besoin elle corrige ses défauts qu'elle oriente enfin cette âme vers la dévotion. C'est une oeuvre sublime et consolante que celle-là: former une âme d'enfant, la préparer à recevoir l'Eucharistie ! Que les mères chrétiennes l'entreprennent. L'enfant « greffera ainsi sa Première Communion sur la grâce du baptême ». Qu'on n'objecte pas que l'enfant, au moment où il jouit de sa raison, « ne connaît pas l'Eucharistie, ne croit pas fermement à la présence réelle ». L'expérience prouve le contraire. Et enfin, le Concile de Trente enseigne que pour communier avec le respect nécessaire et suffisant, il « faut et il suffit de le faire avec l'état de grâce. Or, l'état de grâce n'est-il pas d'autant plus assuré que la jouissance de la raison est plus récente ? » Mais qui donc décidera « à quel âge on doit donner les saints mystères aux enfants » ? Le Catéchisme Romain répond « Leur père et le prêtre à qui ils confessent leurs péchés. » Là-dessus, on se récrie c'est donc, en définitive, l'arbitraire de ce « jury canonique » qui décide. Et s'il lui plaît de retarder l'âge de la communion à 12 ans ou même 14, là! Or, l'évêque est supérieur du père et du prêtre. Il peut donc fixer cette limite. Tout doux le « jury canonique » n'a pas à établir de limite, puisque justement on ne doit pas en mettre. Il est simplement « chargé de constater l'entrée en jouissance de la raison aussitôt qu'elle se réalise ». Il est juge, il applique une loi; s'il transforme la loi ou en fait une autre, il outrepasse ses droits. Et quant aux données du jugement à porter, le confesseur de l'enfant n'en manquera sûrement pas, pour peu qu'il l'observe. Mille détails de la vie de son petit pénitent lui en révèleront les dispositions intérieures. L'abbé Sibeud n'hésite pas à poursuivre l'adversaire jusque dans ses derniers retranchements. Il a l'argument clair, précis, et donne des coups qui portent. Un courage tout apostolique qui ne craint pas de heurter de front des idées enracinées, une piété ardente jointe à une juste interprétation des lois de l'Eglise font vraiment de ce prêtre un « précurseur » du Décret Quam singulari. S'il lui avait été donné de vivre aujourd'hui, avec quel enthousiasme il aurait accueilli la mesure du Pape actuel ! Ame eucharistique, il a vu clair quand il a dit que les âmes mouraient de faim. Nous conclurons, citant de lui cette remarque dont on reconnaîtra bientôt la justesse « Si la France chrétienne se meurt, les délais anticanoniques pour la Première Communion suffisent pour expliquer sa mort. Elle serait certainement pleine de vie, si la loi d'âge moral divine et canonique avait toujours présidé à la formation des jeunes fidèles. » Et c'est pourquoi nous bénissons le Décret de Pie X. G. FAUGERES
La Croix (1880) Groupe Bayard. Auteur du texte. La Croix (1880). 1910/09/251910/09/26.
Date de création : 19/01/2014 @ 15:08 Réactions à cet article
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